samedi 26 mars 2016

Alors, c'était comment?

J'avais envie un peu tardivement certes...de partager ici comment c'était passé le contrôle pédagogique de Loulou.
Et oui, à partir de 6 ans l'instruction en famille devient réglementée par un contrôle de l'inspection académique chaque année afin de vérifier que l'enfant suit bien une instruction quelle qu'elle soit.

Nous avons eu la fameuse lettre recommandée nous donnant la date du contrôle 1 mois avant celui-ci.
Délais respecté!
C'est un bon début car je sais que ça n'est pas toujours le cas.

Suite à ce courrier j'avoue que j'ai été un peu flippée. Un peu mais pas trop.
Mais pourquoi? Et bien pour deux raisons.

La première est que j'ai souvent eu des retours négatifs de ces contrôles par des familles faisant aussi l'IEF. Et donc des croyances se sont installées produisant des pensées...

La seconde est que notre zèbre étant un zèbre...si l'affectif n'est pas pris en compte, il peut se fermer et refuser l'apprentissage, donc refuser le test pour voir où il en est dans ses différents apprentissages.

Et de plus...étant un zèbre adopté, la légitimité est parfois inconsciemment difficile pour lui et ce contrôle peut-être un stress de plus car il s'y joue de l'estime de soi si problématique.

Alors comme cela me l'était proposé, après la réception de leur courrier, j'ai à mon tour renvoyé un courrier accompagné des tests psychométriques et psychomoteurs de notre Loulou.
Ma lettre expliquait bien les enjeux de ce contrôle et comment cela pouvait être hautement anxiogène et traumatique pour lui. Ils avaient donc toutes les informations en mains.

A ma grande surprise, après avoir là aussi écouté les retours négatifs des personnes, j'ai eu au téléphone une écoute et une bienveillance palpables.
J'ai pu échanger pendant plus de 20 min sur notre fils et comment faire au mieux pour qu'à aucun moment il ait un sentiment d'échec et de malaise.

Bref à la fin de la conversation téléphonique, j'étais apaisée de savoir que cela se passerait bien, d'abord parce que les personnes présentes seraient ouvertes et donc que je n' avais pas de raison d'avoir peur. Je pouvais lâcher mes croyances et donc mes pensées qui me faisaient peurs.
Il n'y avaient pas de danger!

Le jour J est arrivé et comme cela le devait, il s'est bien passé.
Notre fils a accueilli l'inspectrice et le conseiller pédagogique avec sympathie.

Naturellement nous avons laissé le conseiller aller vers Loulou, l'inspectrice souhaitant s'entretenir avec nous le temps qu'ils fassent les différents tests.

Nous avons pu pendant 1 heure parler de lui, de ses spécificités, de son histoire et du fait que les enfants adoptés ont souvent une scolarité compliquée.
Nous avons parlé des troubles de l'attachement, de l'importance d'accompagner son enfant à réparer pour ensuite pouvoir se construire.
Nous avons pu expliquer pourquoi il était instruit en famille.
Nous avons échangé sur nos choix pédagogiques.
Nous nous sommes sentis entendus avec bienveillance.
Sa précocité intellectuelle a été prise en compte et nous avons eu des conseils adéquates pour envisager l'avenir le mieux possible.

De l'autre coté de la porte, Loulou coopérait avec ouverture, waouh quel progrès!
Tout s'est bien passé, il a montré ce qu'il savait, a accepté les demandes du conseiller pédagogique.
Notre petit zèbre est vraiment étonnant et magique.

Cette heure et demi est finalement passée assez vite.
Nous étions soulagés de cette ouverture.
Loulou a  été super.
Ils sont repartis en nous disant qu'ils nous enverraient le rapport et qu'ils reviendraient l'année prochaine à la même date.

De ce rdv me sont venues deux choses importantes qui sont en lien avec ce que j'ai expérimenté personnellement.

La première est que notre posture et notre ouverture vont vraiment jouer sur la qualité de la rencontre.
Qu'il faut les travailler car elles sont bien plus grandes et plus importantes que ce que l'on peut imaginer. Si toute fois on en a conscience ce qui à mon avis est assez rare.

La deuxième est qu'il faut avoir une vraie confiance en soi car cela va permettre le meilleur!
Sans confiance en soi pas de confiance en l'autre possible.
C'est à dire ni en son enfant, ni en les personnes qui viendront faire ce contrôle.



Pour accompagner le témoigne de ce rdv, je voudrais partager ici un autre témoignage que j'ai fait pour la revue "Enfance et Famille Adoption" qui devrait paraitre bientôt.
Il s'agit du choix d'une scolarité alternative pour son enfant adopté.

Nous sommes allés chercher notre fils en Haïti en aout 2010 après le terrible séisme.
A ce moment là, nous avions assez peu d'idée sur le chemin collectif et scolaire de notre enfant.
Dès notre arrivée à Port au Prince il s'est accroché à nous avec une force incroyable, accroché par peur du lendemain.
Refus de la proximité des nounous qui s'étaient occupées de lui mais aussi des autres enfants de la crèche.
Très vite, il a manifesté une fragilité de l'attachement avec entre autre une "impossibilité" à se laisser aller dans le sommeil.
En fait notre fils n'a quasi pas dormi pendant 3 ans 1/2.
Nous avons donc assez naturellement opté pour un maternage assez fort. Nous l'avons beaucoup porté, moment ou il trouvait le sommeil et avons opté pour du co-dodo même si le résultat n'est venu que très tardivement!
Et si avec nous le lien était très fort, il lui a fallu un temps immense pour qu'il gagne confiance dans toutes les petites choses de la vie.
Tout ce qui est si facile et naturel pour un enfant sans traumatisme lui a demandé un effort très important. Et avec de mauvaises nuits et des siestes chaotiques...il était très fatigué. Nous avons du adapter notre vie familiale.
Nous avons tenté la halte garderie et très vite nous avons vu que cela ne pouvait pas fonctionner. La structure n'étant pas ouverte aux besoins spécifiques de notre fils.
Quand l'entrée en maternelle est arrivée, nous l'avons inscrit et se disant que l'on verrait bien...
Et puis suite à une intolérance alimentaire, il n'a pas pu être propre pour septembre alors la rentrée n'a pas eu lieu.
Nous avons alors ouvert les yeux sur le fait qu'il n'était absolument pas prêt à rentrer en collectivité ni physiquement ni émotionnellement!
Il était encore très insécure et très accroché de peur que l'on disparaisse...nous avons donc continuer à le materner, nous avons pu attendre et nous adapter.
Les années de maternelle sont passées ainsi et nous avons compris que pour lui cela se ferait à la maison.
Nous avons aussi réalisé en vivant les apprentissages de notre enfant avec lui qu'il n'était pas adapté au système scolaire tel qu'il lui était proposé.
Notre fils venait d'être testé pour la précocité intellectuelle et avec ce grand décalage entre son age émotionnel et sa maturité intellectuelle, s'ajoutait une très faible voire inexistante estime de soi qui rendait les apprentissages très compliqués.
Agitation, anxiété importante et refus de coopérer par peur de l'échec. Nous avons senti à quel point l'idée de ne pas réussir le renvoyait à son histoire et appuyait sur cette douleur et croyance de ne pas être un bon enfant.
Nous n'avions pas d'autre choix pour qu'il puisse se construire et réparer cette image de lui que de nous adapter et de lui apporter une instruction en famille.
Au départ il ne s'agissait pas d' un choix idéologique mais d'une impossibilité pour notre fils de rentrer dans le cadre scolaire. Nous avons ouvert notre cœur et notre imagination pour trouver la meilleure solution pour lui.
Aujourd'hui il avance tranquillement mais surement et à son rythme dans les différents apprentissages. Il gagne confiance en lui jour après jour et consolide sa confiance et ses acquis. Il aime lire et apprendre et cela n'est possible qu'avec un accompagnement émotionnel important.
Nous avons eu le contrôle de l'inspection académique en février pour vérifier que notre fils reçoit bien une instruction.
Tout s'est très bien passé, notre fils a coopéré, ce qui il y a encore quelques mois aurait été difficile!
Il a de nombreuses activités extra-scolaires et fréquente de nombreux enfants grâce entre autres à une association de parents faisant l'école à la maison dans notre département.
Nous voyons combien il a grandi et combien il a été fondamental pour son équilibre et son bien-être de pouvoir lui offrir le temps et le mode de scolarité compatible avec son histoire au combien singulière.




dimanche 10 janvier 2016

pour aider son enfant face au stress

Et comme je dis toujours...il n'y a pas de hasard!
Non il n'y a pas de hasard car quand il y a des intentions qui ouvrent grand notre perception et notre ressenti forcément il se passe des choses!
Bref après une période délicate de trouble et de fragilité relatée dans un précédent post, notre petit zèbre de 6 ans 1/2 est redevenu serein et apaisé.
Il joue, joue et joue! Il crée, il est heureux de tout, il rigole et il accepte même les règles et les frustrations, si si, les frustrations aussi!
Bon la forme n'est pas toujours super appropriée pour le commun des mortels mais pour nous c'est vraiment de super progrès en perspective. Et nous sommes ultra fiers!
Alors forcément quand la confiance, le lien est de nouveau solide...on re-propose des apprentissages à dose homéopathique et là...qu'est-ce qui se passe...et bien même si ça fait peur et qu'on lutte un peu...et bien on y va patiemment mais on y va, accompagné mais on y va et on accepte le risque de perdre un peu d eson pouvoir et de gagner beaucoup d'autonomie et de liberté!!!
Et comme par hasard, ce très chouette article dégoté ce soir et qui explique bien ce processus de stress que l'on retrouve bien chez les enfants adoptés et qui concerne tant notre petit zèbre.
Bonne lecture!

http://parents-du-21-eme-siecle.fr/pourquoi-le-cerveau-de-votre-enfant-stresse-perd-ses-moyens-3-etapes-pour-en-sortir/ 

Pourquoi le cerveau de votre enfant stressé perd ses moyens : 3 étapes pour en sortir !

Par
Stress devoirs maths
Ca va pas le faire, cet exercice de maths !
J’ai eu la chance de suivre il y a 6 mois une formation rare de Carlotta Raby, spécialiste du diagnostic et du traitement du syndrome du stress post-traumatique chez les enfants.
Si la formation était centrée sur le diagnostic des cas extrêmes – le stress post-traumatique, c’est quand un enfant vit une expérience dans laquelle il se dit à un moment « je vais mourir » – elle proposait une explication lumineuse et simple des effets du stress quotidien sur le cerveau, que je vous propose de partager ici.
Cela va vous permettre de comprendre ce qui se passe dans le cerveau de votre enfant quand il se retrouve soudain en panique devant un problème de maths, que cela se manifeste par une crise de larme, un refus catégorique de faire ses devoirs, ou le grand classique « j’suis nul, j’déteste les maths ».
Vous allez découvrir qu’effectivement, à ce moment là, votre enfant est parfaitement incapable de résoudre ce problème qui vous paraît pourtant évident et à sa portée.
Et qu’il est nécessaire de l’aider à quitter la zone stress pour rebrancher ses capacités de raisonnement. Une fois sa capacité à réfléchir remise en route, miracle, vous le verrez trouver la solution tout seul !
En fin d’article, vous trouverez 3 étapes pour aider votre enfant à rebrancher ses capacités de raisonnement et à résoudre en 2 coups de cuillères à pot cet exercice de maths qui semblait insoluble 15 minutes plus tôt :-)

Le stress face à un problème de maths va réveiller 3 acteurs stars du cerveau !

Lorsque votre enfant se retrouve en panique devant ce fichu exercice de maths, 3 acteurs stars se mettent en action dans son cerveau :
1. L’amygdale : le QG de crise
Aussi appelée « cerveau reptilien », c’est la partie la plus primaire de notre cerveau. Nous la possédons en commun avec la plupart des animaux – et oui, bien sûr avec les crocodiles ! – ce n’est donc pas elle qui assure l’intelligence distinctive de l’espère humaine. Ce n’est pas elle qui aide à résoudre les problèmes de maths.
En revanche, elle a un rôle capital : assurer notre survie en cas de danger immédiat, par exemple se protéger d’un lion qui bondit face à nous. C’est le QG de crise. Vivant dans une société moderne, urbaine, on pourrait croire que cette partie du cerveau si utile à la survie de l’homme de Cro-Magnon serait réduite au chômage technique chez nous.
Erreur ! Elle trouve au contraire à s’employer – et oui en particulier lors de la préparation d’un contrôle de maths ! – la suite de cet article va vous décrire comment.
2. L’hippocampe : la mémoire centrale
Ressemblant à l’imagerie médicale à l’animal du même nom, c’est une des parties du cerveau que vous voulez muscler chez votre enfant ! En effet, ce charmant hippocampe est le lieu de stockage de la mémoire : si l’apprentissage des tables de multiplication s’est bien passé, c’est là qu’elles sont stockées dans la tête de votre enfant.
L’hippocampe dispose d’une capacité de stockage quasi illimitée, chez chacun d’entre nous, encore faut-il que l’amygdale ne vienne pas jouer des tours à votre enfant et l’empêcher d’accéder à cette précieuse mémoire.
3. L’hypothalamus : la Poste
C’est la Poste du cerveau, un petit organe situé à l’entrée qui va décider à qui envoyer les infos reçues de l’extérieur.
Dans le doute, s’il ne sait pas si une info reçue représente un danger potentiel ou pas – cet exercice de maths tordu dans lequel il manque 1 donnée pour résoudre le problème menace-t-il réellement ma survie d’être humain ?il va envoyer 2 courriers : 1 à l’amygdale et 1 à l’hippocampe, charge à eux de se concerter pour décider quelle réponse apporter.

Sous stress, ces 3 acteurs vont se liguer pour empêcher votre enfant de réfléchir : objectif survie, on débranche les neurones !

Imaginez que vous marchez dans la rue, quand tout à coup, il vous arrive une situation qu’ont connue vos ancêtres lointains avant vous : vous vous retrouvez nez à nez avec un lion !
Stress cerveau reptilien amygdale
Au secours, un lion !!!
Immédiatement, votre cerveau va capter toute une série d’informations : l’odeur du fauve, la couleur du pelage, la lumière autour de vous, un goût métallique dans la bouche…
Toutes ces informations sont reçues et triées instantanément par la Poste, l’hypothalamus, qui va envoyer 2 messages :
– 1 message ultra rapide au QG de crise, l’amygdale : « DANGER !!! »
– 1 message plus lent à la mémoire centrale, l’hippocampe « Est-ce que j’ai déjà rencontré cette situation ? ». L’hippocampe peut faire 2 réponses « Oui, et c’est super dangereux !!! » ou « Non, au secours !!! ». Dans les 2 cas, il va envoyer 1 nouveau message à l’amygdale : « DANGER !!! »
Sollicitée d’abord par l’hypothalamus puis par l’hippocampe, l’amygdale prend les commandes. Et là, elle n’y va pas par 4 chemins : elle coupe TOUS les circuits de réflexion. A l’imagerie médicale, on voit les neurones du néo-cortex, là où se font les raisonnements conceptuels, s’éteindre.
Seule reste active la petite zone de l’amygdale, qui va décider pour vous de la meilleure réponse à apporter au danger. Et des réponses possibles, il y en a 3 :
1. La fuite : prendre ses jambes à son cou, en espérant être plus rapide que le lion.
2. La lutte : se battre à mains nues avec le fauve.
3. Le repli : se figer sur place en attendant que ça passe.
Il est très important de noter que ce n’est pas vous qui allez choisir votre réaction face au lion. Votre capacité de raisonnement est totalement débranchée, c’est votre amygdale qui choisit pour vous. Vous pourrez toujours vous refaire le film 200 fois dans votre tête après, si vous avez survécu à la rencontre avec le lion : votre réaction a été un réflexe, vous n’avez pas eu le choix.
Toute ressemblance avec votre dernier entretien avec votre boss au bureau serait purement fortuite… encore que, pas tout à fait :-)

Face à un lion féroce ou face à un exercice de maths, c’est bizarrement la même mécanique qui se met en place !

Aussi curieux que ça puisse paraître, avec un exercice de maths – ou en entretien avec votre boss ! – c’est exactement la même mécanique qui se met en place que face au lion.
1. La Poste, l’hypothalamus, capte les stimulus du problème de maths : des chiffres, des questions, des formes géométriques…
2. Si votre enfant est dans une relation de panique générale avec les maths, ces simples stimulus peuvent déclencher l’envoi d’un courrier immédiat de l’hypothalamus au QG de crise, l’amygdale : « DANGER !!! »
3. Si votre enfant a encore un bout de confiance en lui dans cette matière, l’hypothalamus va se contenter d’envoyer 1 courrier à la mémoire centrale, l’hippocampe : « Ai-je déjà rencontré cette situation ? »
C’est là que ça peut se gâter.
Imaginez que l’hippocampe de votre enfant ait stocké un souvenir du type « ouh là oui, je reconnais ce traquenard, la dernière fois j’ai pas réussi à résoudre le problème de maths, je me suis pris un 4/20, je me suis fait traiter de demeuré par le prof et mes parents m’ont engueulé ».
L’hippocampe va de suite envoyer un signal panique à l’amygdale : « DANGER !!! ». L’amygdale va alors prendre les commandes et débrancher les capacités de raisonnement de votre enfant.
Et on est bien d’accord, ce n’est pas le cerveau reptilien de votre enfant qui va l’aider à résoudre le problème : sinon les crocodiles sauraient eux aussi calculer la trajectoire d’une fusée pour la lune.
C’est loin d’être un problème marginal : selon l’étude PISA, plus de 50% des élèves français sont très tendus à l’idée de faire un devoir de maths à la maison. Autant dire que ce problème d’amygdale qui se met en alerte et qui empêche votre enfant d’utiliser ses capacités de réflexion, concerne beaucoup d’enfants !
Donc, l’exercice de maths s’étant transformé sous l’effet du stress en un message « DANGER !!! », voilà les 3 réactions que vous allez reconnaître au choix chez votre enfant :
1. La fuite : l’imagination de votre enfant va s’avérer sans bornes pour inventer d’autres trucs à faire et s’évader du problème
« Non, maman, j’ai pas de devoirs à faire ce soir »
« Et au fait, on avait dit qu’on finirait d’abord cette dissertation de français ? »
« Et si on appelait papy et mamie, ça fait longtemps qu’on les a pas eu au téléphone ? »
2. La lutte : attention, tout le monde va en prendre pour son grade… à commencer par vous !
« De toute façon, le prof est nul, il nous a rien expliqué »
« Et puis, toi maman / papa, t’es même pas capable de garder ton calme »
« Et grand-père, il était nul en maths et pourtant il a réussi dans la vie, non ? »
3. Le repli : c’est l’expression fataliste du découragement, sur lequel vous allez vous arracher les cheveux en vous disant « mais comment secouer ce gamin ? ».
Ca peut être le mutisme complet, des larmes, une petite voix qui gémit « de toute façon, j’suis nul, j’y arriverai jamais »

Comment aider votre enfant : 3 étapes pour rebrancher ses capacités de raisonnement

Enfant confiance réussite maths école
Gagner en confiance en 3 étapes !
Etape 1 :
Quand vous reconnaissez ces symptômes, vous savez maintenant ce qui vous reste à faire : oublier le problème de maths pour l’instant et aider votre enfant à calmer la réaction de stress.
Respirer, boire un verre d’eau, faire une pause, rire, jouer 15 minutes ensemble, faire un exercice de sophrologie ou de brain gym…
Si je peux me permettre un conseil : participez vous aussi à la séquence relaxation-jeu-rire, car il est fort probable que le stress de votre enfant se soit communiqué à vous… et que vous ayez besoin autant que lui de retrouver votre calme :-)
Etape 2 :
Revenir au problème de maths lorsque ses capacités de raisonnement sont rebranchées et l’accompagner sur les étapes du raisonnement qui restent difficiles pour lui.
Là miracle, vous avez à faire à un autre enfant : un enfant qui devient capable de repérer les infos données dans ce problème de maths, de poser des questions sur les éléments qui lui manquent, de se rappeler que le théorème de Pythagore c’est bien utile pour calculer les dimensions d’un triangle rectangle…
Etape 3 :
En revenant dans un état calme à ce problème de maths, votre enfant va emmagasiner un souvenir positif – qui sera stocké, devinez où ? Dans la mémoire centrale, l’hippocampe !
Ce qui va l’aider pour le prochain exercice de maths.
A la vue d’un prochain problème difficile, quand l’hypothalamus ira interroger l’hippocampe, l’hippocampe répondra tranquille « ah oui, j’ai déjà vu un problème tordu il y a peu de temps. J’ai d’abord stressé puis j’ai retrouvé mon calme et j’ai réussi à le résoudre. Pas besoin de mettre l’amygdale en alerte, je suis capable d’étudier ce problème ».
Si le souvenir positif stocké dans l’hippocampe est submergé par un historique de dizaines voire de centaines de souvenirs négatifs, il est fort possible que la réaction de stress s’enclenche de nouveau.
Alors, pensez à réactiver ce souvenir positif chez votre enfant : « tu te souviens, la dernière fois, tu as été stressé aussi par un problème difficile, et puis tu as retrouvé ton calme et tu as réussi à poser les bonnes questions pour chercher une solution ».
Exercice de maths après exercice de maths, vous l’aiderez à se constituer une base solide de souvenirs positifs qui lui permettront d’aborder les prochains exercices avec de plus en plus de confiance en lui « je suis capable, je peux y arriver ».

Comment ça se passe chez vous ?

Et vous, avez-vous déjà repéré ces symptômes de stress chez votre enfant ?
Comment vous sentez-vous face à ces signaux : démuni ? en colère ? envie d’aller faire autre chose ?
Quelles sont vos astuces pour aider votre enfant à retrouver son calme ?

lundi 7 décembre 2015

Angoisses, trop plein et sommeil...

Parce que nous venons de traverser une période compliqué avec notre enfant "plus".

Parce que ette période qui est venue puis repartie...peut/va à nouveau revenir.
Voici un article de Mitsiko Miller du Blog "Projet Famille en Harmonie" que je m'empresse de partager ici tellement il est génial.
Les outils qu'elle propose pour soutenir nos enfants à s’affranchir des angoisses et grandir émotionnellement à petits pas sont supers.

Angoisses, trop plein et sommeil

Capture d’écran 2015-11-27 à 11.14.04Par Mitsiko Miller
Un enfant qui a du mal à s’endormir ou qui a le sommeil perturbé en est souvent un qui se couche avec la tête saturée d’inquiétudes et d’émotions qui l’habitent encore. Comment s’endormir paisiblement avec tant d’activités intérieures?
Dans notre société, nous avons l’habitude de laver notre corps extérieur, mais oublions de donner ce même soin pour notre corps intérieur – cœur et esprit. Nous avons tous besoin de savoir ce qui nous habite, d’évacuer, de vider, de nommer, de trier, de faire le point pour se libérer mentalement et pour créer de l’espace intérieur, nous permettant de gérer les aléas de la vie quotidienne avec sérénité.
C’est le premier pas vers le bien-être, la résilience et l’empuissancement (empowerment) qui nous aident à faire face aux situations difficiles et à créer l’environnement propice à notre bonheur.
Certains enfants en ont encore plus besoin car ils captent davantage leur environnement comme des éponges ultra absorbantes: les stimuli, les émotions, les émotions des autres, les couleurs, les sons, les odeurs, les intentions, les images, les concepts… D’autres ne dorment pas pour des raisons tout à fait légitimes. Il est important d’explorer ces options avant de conclure que votre enfant a le sommeil « léger » (voir fin de l’article).
Voici des outils pour soutenir nos enfants à s’affranchir des angoisses et grandir émotionnellement, à petits pas:
Un retour sur la journée
-Qu’est-ce qui a mis du soleil dans ta journée et que peux-tu mettre en place pour que ça arrive plus souvent?
-Qu’est-ce qui a été difficile et que peux-tu faire autrement pour éviter que cela ne se reproduise?
-Qu’est-ce que tu as appris à travers ces expériences?
Tenir un journal
Offrir un cahier et inviter l’enfant à extérioriser ses émotions cumulées dans la journée en dessinant, ou en proposant dès 6-8 ans, de les écrire dans un journal en se posant les questions suggérées dans le « retour sur la journée ».
Écouter avec empathie
L’enfant a-t-il peur des monstres, de la noirceur ou des fantômes? Fait-il/elle des cauchemars? Écoutez ses craintes avec empathie (sans nier, sans donner de conseils ou sauter trop vite au mode « solutions »). Ces sentiments sont bien réels pour l’enfant et ont besoin d’être nommés et entendus.
Il n’y a, selon moi, rien de pire pour un enfant (ou adulte) que de vivre quelque chose dont on nie ou minimise le ressenti (« Ben non, les monstres n’existent pas! », « Non, tu n’as pas peur! », « Ce n’est pas si pire que ça! », « Arrête de faire le bébé! » ).
Rappelons que le fait qu’écouter ne veut pas dire que nous sommes d’accord avec ce que partage l’autre. Écouter, c’est accueillir la réalité de l’autre, ses sentiments et ses besoins, sans aucun autre but dans ce moment-là que de lui permettre de se soulager et de développer du détachement face à ses réactions.
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Source: Pixabay
L’exercice du verre plein de cailloux: faire le vide
Énumérer les soucis accumulés dans la journée (et qui font que la personne se sent débordée ou incapable de lâcher prise). Le verre représente le cœur. Chaque événement suscitant des soucis (une ou plusieurs émotions) dans la journée représente un seul caillou déposé dans le verre. En nommant les soucis et en les déposant un à un dans le verre, l’enfant visualise l’accumulation et prend conscience que son coeur est VRAIMENT plein. Comment s’endormir avec un coeur si préoccupé????
Un verre d’eau plein représente le stress normal d’une journée. Il est versé dans le verre plein de cailloux pour visualiser le manque d’espace intérieur pour accueillir le stress normal: la raison du débordement actuel. N’est-ce pas soulageant de se comprendre? Après, il reste à trouver des solutions pour faire le vide régulièrement.
Réduire les stimuli
Une soirée sans écran et sans stimulation (au moins une heure avant le sommeil) invite la relaxation, le calme et le relâchement. De la musique douce, des livres, des chansons, un temps de tendresse en famille et un rituel du dodo relaxant, peu importe notre âge, sont bénéfiques pour tout le monde.
Revenir au corps
Il n’y a rien de plus efficace pour calmer son hamster intérieur, que de revenir au corps, car il permet d’être dans le moment présent et calmer la tempête interne. Chanter, danser, respirer, pratiquer la pleine conscience, faire du chi gong ou du yoga, se faire des pressions profondes (massages, acupression, Brain Gym) ou recevoir des massages aident un enfant à retrouver sa paix intérieure.
Les poupées-tracas
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Tiré du livre Billy se bile d’Anthony Browne
Les poupées-tracas issues du Guatemala donnent l’occasion aux enfants de nommer et d’identifier leurs soucis et de les raconter aux poupées déposées sous l’oreiller. Selon la légende, les tracas disparaissent dans la nuit.cLes poupées protègent aussi les enfants des cauchemars. Ce processus invite l’enfant à évacuer peines, tristesses et colères accumulées qui demeurent intériorisées, l’empêchant de se reposer mentalement et de lâcher prise.
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L’animal de pouvoir d’Harry Potter
Rituels pour rassurer
Selon ses intérêts et l’univers imaginaire de chaque enfant unique, il est possible mettre en place un rituel rassurant qui rend la nuit moins angoissante: qu’est-ce que ses héros(ïnes) et personnages qu’il/elle admire feraient? Voici des idées: activer son super pouvoir de super héros, dire aux monstres de quitter la chambre avec une baguette magique, invoquer un animal de pouvoir qui donne des forces comme dans Harry Potter (sortilège Spero Patronum), mettre des « pierres magiques » sous son oreiller, faire une formule de mage pour se protéger « spécial monstre » ou pour se donner des dons de courage, mettre sa cape de super héros près de son lit, créer une bulle de protection – tout ce qui provient de son imaginaire et qui lui parle sincèrement et le rassure.
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Source: Pixabay
Ponts de séparation pour la nuit
Les enfants ont besoin de sentir que nous sommes leur guide et que nous sommes toujours là pour eux, dans les hauts et les bas. Surtout lorsqu’ils vivent des périodes de stress ou sont en phase d’individuation. C’est malheureusement souvent dans ces moments qu’ils sont les plus « difficiles » à aimer inconditionnellement et à comprendre.
Pourtant, un enfant exprime ses peurs à travers ses comportements, aussi désagréables soient-ils.
En créant un pont de séparation avec notre enfant, nous consolidons le lien qui nous unit et réassurons que nous sommes toujours présents:
-« Je te souhaite une douce nuit. Je suis dans ma chambre ET mon cœur est toujours avec toi. J’ai hâte de manger des crêpes avec toi, demain matin. »
-Dessiner un cœur sur sa main: « Tu es toujours dans mon cœur, peu importe où tu es.»
-Tu vois ces ficelles? Elles nous rappellent que nous sommes toujours ensemble, même lorsque je ne suis pas à côté de toi (mettre de la ficelle reliant votre chambre à la sienne).
-Mettre un chandail imprégné de votre odeur sur sa taie d’oreiller.
-Donner un habit ou objet imprégnés de votre odeur qu’il peut garder sur lui.
Ça vous intéresse?
Veuillez noter que je donne des ateliers ce printemps, à Montréal, sur l’accompagnement d’enfants anxieux et sur les enfants PLUS.
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EXPLORER LES RAISONS DES DÉFIS RELIÉS AU SOMMEIL
Plusieurs raisons poussent un enfant à combattre le sommeil. Il est important d’explorer ces options avant de conclure que votre enfant a le sommeil « léger », ou qu’il a un « problème ».
CORPS: phase de développement / période d’individuation (acquisition de nouvelles compétences comme marcher, parler, lire, écrire, etc.), douleurs physiques (dents, otites, etc), hyper vigilance, hypersensibilité (explorez les réflexes archaïques), sensibilité sensorielle (explorez l’ergothérapie), horaire qui ne suit tout simplement pas son cycle naturel de sommeil, trop de stimuli physique et émotionnel, pas assez de mouvement avant le repos, etc.
COEUR: besoin de proximité avec sa figure d’attachement, réassurance, manque de sécurité émotionnelle (manque de repères), trop de tensions, stress accumulé, traumatisme (in utero, accouchement, à la naissance, séparation abrupte avec sa figure d’attachement, hospitalisation, sevrage abrupt, entraînement au sommeil, parent détaché, etc.), anxiété de séparation, manque de ponts de séparation (attachement) avec les parents, etc.
Mitsiko Miller est coach et mère parfaitement imparfaite de deux maîtres zen.  Avec Projet famille en harmonie, elle accompagne adultes et enfants à vivre leur harmonie. Suivez son blogue.



samedi 5 décembre 2015

La vie dessinée

Très chouette article trouvé sur le site Parents à Parents sur le dessins est ses utilisations.
Chez nous il a souvent une action thérapeutique, façon art-thérapie.
Notre zèbre adore dessiner et s'y exprime beaucoup.
Voici une belle piste de réflexion à partager et à explorer.

La vie dessinée – une autre idée du Mind Mapping® au quotidien

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Par Le mercredi, décembre 02 nd, 2015 no Comments Dans ,
Dessiner sa vie, voilà une initiative qui peut apporter une contribution merveilleuse dans de nombreux domaines : s’exprimer bien sûr, mais aussi dire explicitement, partager, faciliter la séparation, faire la transition, s’organiser, anticiper, structurer, sécuriser, créer des règles et s’y tenir,…. Adèle partage ici la belle expérience qu’elle mène depuis plus d’un an avec ses enfants.
Inviter un enfant à partager sa vie est l’occasion de grandes réorganisations matérielles, relationnelles et professionnelles. On parle souvent de tout ce que notre progéniture nous empêche de faire comme avant. Mais il arrive aussi que nos enfants réamorcent des choses que l’on avait mises de côté. Pour moi, ce fut le dessin.

Le dessin est un fardeau

Le dessin, je l’ai appris en école d’art, après le bac. Des heures à réinterpréter à la main graphie, nature morte, perspective,… Je faisais par devoir mon lot de croquis hebdomadaire obligatoire. Techniquement, ma production était bonne. Mais mon cœur était sans appétit, sans entrain. Je n’arrivais pas à trouver le chemin de la joie, celui qui fait entrer une pratique dans le quotidien.

Le dessin est un cadeau

C’est l‘arrivée de mes enfants qui a réintroduit le dessin à la maison. Et avec beaucoup, beaucoup de joie. C’est en les voyant, en voulant nourrir leurs jeux que j’ai enfin ressenti, au plus profond de moi, que le dessin était un mode d’expression, loin de l’auto-censure et du jugement qui condamne. Le dessin est un pont lancé entre eux et moi, une co-création magnifique qui se construit à partir de rien, la fameuse page blanche. Celle d’où l’on peut tout inventer.

Le dessin est un objet transitionnel

Coloriage Mind Mapping dessiner sa vie Adèle Parents à ParentsC’est mon deuxième fils qui m’a montré que le dessin pouvait être bien plus qu’un simple jeu. A sa rentrée de maternelle, les séparations étaient douloureuses chaque matin.
Nous arrivions le tôt possible pour passer le maximum de temps dans sa classe avant l’heure de départ des parents*. Nous nous installions à une petite table et il nous demandait, à son père ou moi, de lui redessiner les pages de ses livres préférés (voir dessin ci-contre).
Nous nous exécutions. Après notre départ, il passait encore une heure à les colorier, seul, concentré. Le dessin était un instant de pur intensité de présence l’un à l’autre, un véritable don du cœur entre nous. Au fil des semaines, il n’eut plus besoin de colorier le dessin réalisé ensemble avant notre départ. Il nous demandait de rapporter le dessin à la maison. Puis, un jour, il ne nous a plus demandé de dessiner du tout. Il avait, à trois ans, créé son rituel de séparation et de sécurisation.

Le dessin est structurant

Calendrier Mind Mapping dessiner sa vie Adèle Parents à ParentsC’est pendant l’année d’instruction en famille avec mon aîné que le dessin prit une place dans notre vie quotidienne. Pas d’école, pas de programme, pas de contraintes. J’ai eu un peu peur que mon garçon, en pleine construction de ses repères spatio-temporels, soit bousculé par ce manque de cadre.
Je lui ai alors proposé un calendrier (voir dessin ci-contre).
Une feuille A3, des cases et une petite fenêtre aimantée avec son visage qu’il bouge chaque matin. Mon travail était de faire le bilan en dessin et en écriture de la journée passée et de projeter des activités qu’il voulait programmer. Il visualisait ainsi le temps écoulé et celui qui le séparait d’un prochain rendez-vous important pour lui.
Ce rituel dura dix mois, soit 302 jours. Une routine qui l’aida énormément à apaiser ses insécurités, à travailler sa mémoire, et à trouver sa place, tout simplement.

Le dessin est image et son

Arbre à son Mind Mapping dessiner sa vie Adèle Parents à ParentsVint le moment de l’apprentissage de l’écriture et de la lecture pour mon aîné qui avait six ans. Comme il n’était pas scolarisé cette année là, c’était moi la « maîtresse ». Mon petit garçon n’était pas du tout, mais pas du tout intéressé par la question.
Quand je lui demandais : « qu’entends-tu comme son dans le mot maison ? », il n’entendait rien. Gloups ! Comment faire ?
Je me suis dit que si ses oreilles étaient bouchées, il fallait passer par un autre sens.
Les yeux peut-être ? Je me suis alors lancée dans une technique découverte peu auparavant, le Mind Mapping® . Une sorte de cartographie ludique et organisationnelle. Nous nous sommes ainsi adonnés aux « arbres à sons » (voir dessin ci-contre).
Nous partions d’une page blanche. Nous choisissions un son et nous recherchions quel mot le contenait. Il y a le son « on » dans « maison ». Oui mais qui y a-t-il dans une maison en « on » ? Et nous ramifions les branches charpentières. Une chasse aux sons qui cachait une analyse structurelle de la pensée. Un jeu qu’il adorait. Et plus il rigolait, plus il voulait travailler. Alors le soir, c’est moi qui faisait des devoirs en m’entraînant à recopier des dessins humoristiques de livres pour enfant.

Le dessin est garde-fou

Page du jour Mind Mapping enfant s'organiser Parents à Parents AdèleLes vacances avec les enfants c’est super, mais parfois très intense.
Alors après trop de jours de cris et de disputes entre frères, j’ai instauré « la page du jour » (voir dessin ci-contre) : un petit carnet dans lequel je trace des cœurs pour tous les bons moments et des messieurs pas contents pour les périodes plus difficiles.
L’enfant à la mémoire de l’instant et le parent à la mémoire d’éléphant trouvent ainsi un terrain pour harmoniser leurs perceptions de la journée.
Ce petit jeu m’aide à garder du recul et à prendre les problèmes les uns après les autres. Attention bien sûr à ne pas tomber dans la menace, la sanction ou le chantage : « je vais te mettre un monsieur pas content si… ! » Ce n’est pas du tout mon but : cet outil aide à visualiser et donc à relativiser.


Une autre aide, inveNe pas crier pas de bagare Mind mappin enfant Parents à Parents Adèlentée aux dernières vacances : élaborer des règles de vie ensemble, les dessiner et les afficher. C’est mon mari cette fois qui était à bout et qui en a eu l’idée.
Cela a tellement plu aux enfants qu’ils les ont redessinés (voir dessin ci-contre).
Il n’y avait plus besoin, après, de hurler « arrête de crier !! », réflexe parental rarement intelligent mais tellement fréquent. Il suffisait de dire : « Qu’est ce qui est affiché dans la cuisine ? » pour que tout le monde s’apaise !



Le dessin est sécurisant

Mon aîné est touCalendrier Mind Mapping dessiner sa vie Adèle Parents à Parents Peursjours très inquiet de tout. Une séparation pour dormir une nuit chez sa mamie est déjà une épreuve, alors partir seul en classe de mer, c’était presque inenvisageable. Presque… C’était sans compter sur le dessin.
Nous avons donc ressorti nos crayons et travaillé ensemble sur ses peurs. En faisant notre alchimie des outils de la communication relationnelle que je connaissais : écoute active, reformulation, Communication NonViolente, et humour des dessins, nous avons tracé un nouveau Mind Mapping® (voir dessin ci-contre).
Ici, il s’agissait d‘identifier les peurs, de mettre des images dessus, de voir quelles envies masquaient ces peurs et quels leviers pourrions-nous mettre en place pour les transformer.
A six ans, mon fils a fait tout ce travail seul. Moi je n’avais qu’à dessiner et aussi à colorier, bien dans les traits. Cette page, plastifiée, a pris place dans sa valise et a accompagné son voyage. Il a ainsi réussi, à chaque moment de tristesse, en regardant son dessin, à se réapproprier son séjour en classe de mer et à en profiter.
Voilà quelques pistes à explorer pour les parents « chercheurs » que nous sommes. Je pense qu’elle sont innombrables et tellement amusantes. Alors, pour notre bien et celui de nos enfants, amusons-nous !
*Mes enfants sont à l’école Decroly de Saint Mandé, où les parents peuvent rester dans l’école de l’heure de l’ouverture, 8h20, jusqu’à 9h15-9h30 environ.
Illustrations :  Adèle Damoiseau.

L'IEF...ça bouge!


Pendant quelques semaines notre petit zèbre a traversé une zone de turbulences.
Et en tant que praticienne de santé et de bien-être...je dirais que les zones de turbulences sont des manifestations de choses que nous devons entendre et comprendre.

Et pour se faire, notre maitre zen de six ans sait y faire...ne plus rien faire!
Ne plus arriver à ne rien faire puisque les turbulences secouent trop.
Il faut donc accepter que ça n'est pas le moment. 
Il faut donc lâcher pour ne plus lutter contre ses peurs, ses principes et accueillir les émotions/turbulences de son enfant.
Avoir confiance en nous, en lui et savoir que cela va repartir quand ça sera le moment, quand il sera disponible, quand les turbulences seront passées, définitivement passées puisque pleinement entendues et vécues.

Trouver les ressources en soi est indispensable sinon l'enfant le sent et la confiance n'y est pas.

Cette période a été d'une richesse infinie malgré la douleur de voir son enfant "plus" en souffrance, malgré le sentiment parfois de ne pas y arriver, de ne pas être toujours comme on voudrait, d'être fatigués, de manquer parfois de bienveillance parce que ça fait mal...et puis de l'aimer tellement que les ressources reviennent presque d'elles-mêmes et de trouver les clés pour l'aider à passer ce cap.

Ce cap car il est question d'un cap, celui de grandir tellement que ça fait peur!
Peur de cette autonomie nouvelle, peur du changement, peur de perdre ce que l'on a et de ne pas savoir ce que l'on va trouver.
Grandir demande une sacrée confiance que parfois les enfants n'ont pas.

Mais nous adultes l'avons nous cette confiance?
Je pose cette question et je repense au film de Clara Bellar "Être et devenir" car la confiance y est souvent abordée dans ce magnifique documentaire qui parle de liberté.

Et puis il y a cet article plein d'amour lu ce matin dans le Blog "École dynamique" que je ressens fortement tellement il me parle, tellement notre vie est dirigée dans ce sens, dans le sens du cœur, dans le sens de l'ouverture.

Aujourd'hui notre fils a passé cette zone de turbulences et nous avec lui.
Notre confiance en nous, en lui est renforcée.
Notre capacité a nous ouvrir continue de grandir.
Une nouvelle porte s'est ouverte.





Le plus beau cadeau de Noel pour son enfant…



Quelque chose qui m’est venu là… Avec les réunions, les rencontres et les portes ouvertes, nous passons beaucoup de temps (et tant mieux !) à expliquer des choses essentielles de notre philosophie, comme notamment le lâcher prise en tant que parent.
Mais qu’est-ce que lâcher prise, quand on est parent ? Dans le film « Etre et devenir », un papa résume ça en 2 mots : « Trust and wait ».
Moi je mets plutôt ça dans l’autre sens :
« Attendre », pour moi, c’est changer sa notion du temps. Et selon 2 axes :

Axe 1 -> Ne plus se projeter (trop) dans l’avenir et se concentrer sur le présent. Car c’est le seul temps qui existe, le seul temps sur lequel nous pouvons agir, et donc le seul temps qui compte réellement. C’est assez clair si l’on prend la question de l’accès futur aux études, qui revient si souvent : « Comment pourrais-je mettre mon enfant dans votre école s’il n’est pas sûr de pouvoir accéder à 17/18 ans aux études qu’il souhaite ? S’il se retrouve sans notes, sans évaluations, et que toutes les portes lui sont fermées ? ». Oui, je comprends bien (et moi-même je me pose cette question !), mais… on voit ici le problème : à quoi sert de se concentrer sur un futur incertain dont on ne contrôle rien, alors que c’est le développement de notre enfant qui se joue aujourd’hui ? On a tous des gens autour de nous (voir nous-même) qui ont grandi et évolué dans un système qui ne leur convenait pas et qui sont arrivés aux portes des études avec un dossier comprenant des notes, des évaluations, un « sésame » pour l’après. Oui, mais, au prix de quoi ? D’une recherche constante d’eux-mêmes ? D’une grande souffrance intérieure ? D’une ignorance cruelle de ce pour quoi ils sont doués, de ce qu’ils veulent faire de leur vie ? Peut-être aurait-il mieux valu se concentrer, dès en amont, sur un système leur permettant d’apprendre à répondre à toutes ces questions, avant de penser à leur « futur » totalement insondable…

Axe 2 -> Arrêter d’attendre (des résultats, des actions) : laisser le temps juste être. Ne plus être constamment dans l’attente de résultats, dans l’attente de quelque chose. Accepter que concernant l’enfance il n’y a rien de visible dans l’immédiat. Accepter de laisser s’écouler les jours, les semaines, les mois. Ne rien attendre et, en amont, ne rien projeter surtout ! Tout cela c’est très compliqué, en tant que parent. On veut voir, on veut des preuves que notre décision a été la bonne. C’est déjà si compliqué parfois de prendre des décisions, alors en +, on doit en prendre en devant attendre des mois, des années peut-être sans savoir si c’était la bonne ? Pffff…
« Avoir confiance ». En son enfant. En soi. En le temps qui passe. En la vie. Oui, mais c’est quoi, avoir confiance en son enfant ? C’est, à mon sens, le laisser être ce qu’il est, le laisser naviguer, avec bienveillance, vers ce qui l’attire, ce qui le construit. Accepter ses élans tout autant que ses renoncements, même si (surtout si) ça ne correspond pas à ce que nous souhaitions pour lui…
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En cette période de fin d’année où les foyers sentent le sapin et la clémentine (++) et où notre société de consommation atteint son apogée (- -), peut-être pourrait-on revenir vers l’essentiel ? Au milieu de toute cette montagne de cadeaux que nous leur offrons chaque année, notamment en cette fin d’année, cadeaux de + en + électroniques, robotisés, High Tech, connectés… peut-être que le + beau cadeau qu’on pourrait y insérer, qu’on pourrait faire à nos enfants (et à nous-mêmes !) serait de leur offrir notre… CONFIANCE ?



jeudi 22 octobre 2015

L'enfant précoce au quotidien : Tous mes conseils pour lui simplifier la vie à l'école et à la maison

Je découvre ce livre sur l'enfant précoce et en lisant l'introduction (ci-dessous)  j'y retrouve tellement Loulou que s'en est presque énorme!

"Vivre avec un enfant précoce est merveilleux.

Ce sont des enfants avec qui l'on peut avoir des conversations élaborées. Ils sont futés, vifs, s'intéressent à de nombreuses choses, sont curieux de tout, posent des questions qui interpellent, sur l'origine du monde, l'existence de vie extra-planétaire, la vie quotidienne des hommes préhistoriques, ce qui fait vivre une plante... Ils ont une imagination débordante, regorgent d'idées créatives et adorent les histoires. Ils sont sensibles, ils témoignent, et ont besoin de nombreuses marques d'affection.
Autant d'expériences quotidiennes extraordinaires qui rendent la vie avec ses enfants riche et passionnante.


Vivre avec un enfant précoce est un calvaire !

Un enfant précoce ne fera jamais rien de ce que vous lui demandez s'il n'en voit pas l'intérêt et s'il n'en a pas compris le sens.
Il ne s'intéresse pas à des choses simples que les autres enfants font avec facilité. Il fait tout au dernier moment et prend pour acquis chaque événement vécu une fois.
C'est monsieur ou madame «je sais tout» qui vous tient tête, car il sait avoir raison.
Il a besoin de vous longtemps et ne semble pas autonome.
Hypersensible, il peut partir dans des crises de larmes et de colère à propos de sujets qui peuvent paraître futiles.

Vivre avec un enfant précoce demande de faire le grand écart en permanence.
Charmant et charmeur une minute, grognon et dictateur la suivante.
Investissant une activité un jour, la délaissant le lendemain.
Passant du coq à l'âne et laissant ses affaires en plan.
Rêveur et concentré.
Attachant et horripilant.
Brillant et médiocre à la fois.

Un enfant précoce, c'est en effet tout cela. Tout cela qui nous fait dire qu'il refuse et défie l'autorité, qu'il repousse les limites, qu'il est capricieux, arrogant, sûr de lui, qu'il ne montre aucune concentration lorsqu'il s'agit de travailler, qu'il se disperse et ne fait pas attention, qu'if repousse toujours tout et fait les choses in extremis.
Certes, cela est ce qui se voit, ce que l'on constate avec nos yeux et nos standards formatés par et pour un enfant «normal». Si un enfant normal montrait les mêmes comportements et les mêmes attitudes, alors en effet, cela voudrait dire qu'il défie votre autorité, qu'il se disperse, qu'il ne sait pas travailler...
Pour un enfant précoce, ces standards ne sont pas les bons.
En effet, un enfant précoce montre un fonctionnement complètement différent, dont il importe, non seulement de tenir compte, mais surtout de mettre en valeur si l'on veut qu'il s'épanouisse et qu'il aille bien.
Cela est vrai à la maison.
Cela est vrai à l'école.


Et oui avoir un enfant précoce et vivre avec lui au quotidien car instruit en famille c'est tout ça et parfois plus encore!
Ceux qui n'ont pas partagé notre quotidien ne l'imagine pas et pourtant...
Alors penser une adaptation à l'école est impensable car ingérable. Il me faut parfois une matinée pour arriver à l’emmener où je veux...c'est à dire se laver les dents, s'habiller...etc...etc...arriver jusqu'au bureau et s'y poser pour travailler un peu. Le remobiliser quand il lâche, c'est à dire assez vite.
Tout ce qui n'est pas intéressant pour lui, il le repousse et le refuse et à force de je ne sais quoi, où plutôt si, de patience...j'obtiens satisfaction et il avance.
Quelle aventure!


samedi 17 octobre 2015

Faut-il scolariser nos enfants ? Clara Bellar



Voici une vidéo de Clara Bellar la réalisatrice du documentaire "Être et Devenir" (que malheureusement je n'ai pas encore réussi à voir!) qui résonne en moi.

Ce que Clara Bellar explique du bon moment et de l'importance des rythmes de l'enfant est un élément fondamental. C'est ce moment où il est prêt.

On ne marche pas tous au même âge, pareil pour l'apprentissage de la parole, etc...donc de ce point de vue là les apprentissages informels permettent ce que l' uniformisation de l'école ne permet pas.


En ce qui concerne notre zèbre instruit en famille, j'avais déployé devant tant d'agitation cérébrale depuis son tout jeune age, tout un tas de supports pédagogiques pour qu'il entre dans la lecture et l'écriture agréablement et de manière ludique via les cahiers Montessori, coffret de lecture Montessori également, etc...

Mais c'était sans compter à l'époque sur son envie qui était moins grande que la peur d'être mis en échec. Bref c'était juste pas le moment pour lui à ce moment là!

Et il a fallu que je me remette sacrément et plus d'une fois en question pour le laisser tranquille et lui laisser le temps.

Je pense même qu'à certains moments j'ai provoqué l'effet inverse en voulant (sous prétexte qu'il était précoce et non sco) le faire avancer plus vite, où au moins au même rythme que les autres et que je trainais une culpabilité de ne pas être dans la norme.

Et nous en avons souffert tous les deux.


Clara Bellar le dit très bien, les apprentissages autonomes demandent une sacrée confiance en son enfant qui n'est possible que lorsque nous avons d'abord confiance en nous-même.

Nous avons donc parents besoin de cheminer pour pouvoir être cohérents dans ce choix car l'enfant à particulièrement besoin de cohérence pour avancer sereinement. CE qu'elle explique très bien.

Alors nous avons rangé tous les supports pédagogiques dans un carton et nous avons attendu (peu de temps finalement) que Loulou témoigne d'une réelle envie de lire et d'écrire pour lui proposer de l'accompagner et il a dit OUI!


Comme je l'ai déjà expliqué, nous avons fait le choix d'un mélange d'apprentissages formels et informels car c'est ce qui lui convient le mieux. Mais nous lui laissons avant tout le temps de jouer, de vivre et de découvrir, d'apprendre aussi autrement.

Nous travaillons un peu tous les jours pour ce qui est du formel, mais pas avant le reste, non!

Si Loulou joue dans sa chambre, court dehors, va à la poterie, veut qu'on lise un livre, regarde un documentaire sur internet, veut jardiner...c'est ça qui passe d'abord.

Et pour en arriver là, il nous a fallu grandir et gagner en confiance en ce disant que ça n'était pas grave, mal, patati patata. Que notre fils ne serait pas ceci où cela en étant non sco et assez libre...mais juste heureux d'être un petit gars de 6 ans qui profite et vit.

Il a fallu que nous apprenions à être nous-mêmes libres de ce choix pour ne plus nous sentir coupables d' éduquer notre fils autrement.

Et puis il y a des jours où notre rythme fait que nous n'avons pas eu le temps de nous mettre à un bureau et que 1000 choses nous ont absorbés ailleurs et ça ne fait rien, ça n'est pas grave!

L'instruction en famille est un mode de vie, un projet de vie, une éducation à la vie.




Je partage aussi cette magnifique vidéo de l'après séance du
documentaire de Clara Bellar "Être et Devenir"  avec la psychologue
Isabelle Filliozat dont l'intervention est lumineuse comme toujours et
d'une grande émotion.