lundi 7 décembre 2015

Angoisses, trop plein et sommeil...

Parce que nous venons de traverser une période compliqué avec notre enfant "plus".

Parce que ette période qui est venue puis repartie...peut/va à nouveau revenir.
Voici un article de Mitsiko Miller du Blog "Projet Famille en Harmonie" que je m'empresse de partager ici tellement il est génial.
Les outils qu'elle propose pour soutenir nos enfants à s’affranchir des angoisses et grandir émotionnellement à petits pas sont supers.

Angoisses, trop plein et sommeil

Capture d’écran 2015-11-27 à 11.14.04Par Mitsiko Miller
Un enfant qui a du mal à s’endormir ou qui a le sommeil perturbé en est souvent un qui se couche avec la tête saturée d’inquiétudes et d’émotions qui l’habitent encore. Comment s’endormir paisiblement avec tant d’activités intérieures?
Dans notre société, nous avons l’habitude de laver notre corps extérieur, mais oublions de donner ce même soin pour notre corps intérieur – cœur et esprit. Nous avons tous besoin de savoir ce qui nous habite, d’évacuer, de vider, de nommer, de trier, de faire le point pour se libérer mentalement et pour créer de l’espace intérieur, nous permettant de gérer les aléas de la vie quotidienne avec sérénité.
C’est le premier pas vers le bien-être, la résilience et l’empuissancement (empowerment) qui nous aident à faire face aux situations difficiles et à créer l’environnement propice à notre bonheur.
Certains enfants en ont encore plus besoin car ils captent davantage leur environnement comme des éponges ultra absorbantes: les stimuli, les émotions, les émotions des autres, les couleurs, les sons, les odeurs, les intentions, les images, les concepts… D’autres ne dorment pas pour des raisons tout à fait légitimes. Il est important d’explorer ces options avant de conclure que votre enfant a le sommeil « léger » (voir fin de l’article).
Voici des outils pour soutenir nos enfants à s’affranchir des angoisses et grandir émotionnellement, à petits pas:
Un retour sur la journée
-Qu’est-ce qui a mis du soleil dans ta journée et que peux-tu mettre en place pour que ça arrive plus souvent?
-Qu’est-ce qui a été difficile et que peux-tu faire autrement pour éviter que cela ne se reproduise?
-Qu’est-ce que tu as appris à travers ces expériences?
Tenir un journal
Offrir un cahier et inviter l’enfant à extérioriser ses émotions cumulées dans la journée en dessinant, ou en proposant dès 6-8 ans, de les écrire dans un journal en se posant les questions suggérées dans le « retour sur la journée ».
Écouter avec empathie
L’enfant a-t-il peur des monstres, de la noirceur ou des fantômes? Fait-il/elle des cauchemars? Écoutez ses craintes avec empathie (sans nier, sans donner de conseils ou sauter trop vite au mode « solutions »). Ces sentiments sont bien réels pour l’enfant et ont besoin d’être nommés et entendus.
Il n’y a, selon moi, rien de pire pour un enfant (ou adulte) que de vivre quelque chose dont on nie ou minimise le ressenti (« Ben non, les monstres n’existent pas! », « Non, tu n’as pas peur! », « Ce n’est pas si pire que ça! », « Arrête de faire le bébé! » ).
Rappelons que le fait qu’écouter ne veut pas dire que nous sommes d’accord avec ce que partage l’autre. Écouter, c’est accueillir la réalité de l’autre, ses sentiments et ses besoins, sans aucun autre but dans ce moment-là que de lui permettre de se soulager et de développer du détachement face à ses réactions.
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Source: Pixabay
L’exercice du verre plein de cailloux: faire le vide
Énumérer les soucis accumulés dans la journée (et qui font que la personne se sent débordée ou incapable de lâcher prise). Le verre représente le cœur. Chaque événement suscitant des soucis (une ou plusieurs émotions) dans la journée représente un seul caillou déposé dans le verre. En nommant les soucis et en les déposant un à un dans le verre, l’enfant visualise l’accumulation et prend conscience que son coeur est VRAIMENT plein. Comment s’endormir avec un coeur si préoccupé????
Un verre d’eau plein représente le stress normal d’une journée. Il est versé dans le verre plein de cailloux pour visualiser le manque d’espace intérieur pour accueillir le stress normal: la raison du débordement actuel. N’est-ce pas soulageant de se comprendre? Après, il reste à trouver des solutions pour faire le vide régulièrement.
Réduire les stimuli
Une soirée sans écran et sans stimulation (au moins une heure avant le sommeil) invite la relaxation, le calme et le relâchement. De la musique douce, des livres, des chansons, un temps de tendresse en famille et un rituel du dodo relaxant, peu importe notre âge, sont bénéfiques pour tout le monde.
Revenir au corps
Il n’y a rien de plus efficace pour calmer son hamster intérieur, que de revenir au corps, car il permet d’être dans le moment présent et calmer la tempête interne. Chanter, danser, respirer, pratiquer la pleine conscience, faire du chi gong ou du yoga, se faire des pressions profondes (massages, acupression, Brain Gym) ou recevoir des massages aident un enfant à retrouver sa paix intérieure.
Les poupées-tracas
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Tiré du livre Billy se bile d’Anthony Browne
Les poupées-tracas issues du Guatemala donnent l’occasion aux enfants de nommer et d’identifier leurs soucis et de les raconter aux poupées déposées sous l’oreiller. Selon la légende, les tracas disparaissent dans la nuit.cLes poupées protègent aussi les enfants des cauchemars. Ce processus invite l’enfant à évacuer peines, tristesses et colères accumulées qui demeurent intériorisées, l’empêchant de se reposer mentalement et de lâcher prise.
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L’animal de pouvoir d’Harry Potter
Rituels pour rassurer
Selon ses intérêts et l’univers imaginaire de chaque enfant unique, il est possible mettre en place un rituel rassurant qui rend la nuit moins angoissante: qu’est-ce que ses héros(ïnes) et personnages qu’il/elle admire feraient? Voici des idées: activer son super pouvoir de super héros, dire aux monstres de quitter la chambre avec une baguette magique, invoquer un animal de pouvoir qui donne des forces comme dans Harry Potter (sortilège Spero Patronum), mettre des « pierres magiques » sous son oreiller, faire une formule de mage pour se protéger « spécial monstre » ou pour se donner des dons de courage, mettre sa cape de super héros près de son lit, créer une bulle de protection – tout ce qui provient de son imaginaire et qui lui parle sincèrement et le rassure.
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Source: Pixabay
Ponts de séparation pour la nuit
Les enfants ont besoin de sentir que nous sommes leur guide et que nous sommes toujours là pour eux, dans les hauts et les bas. Surtout lorsqu’ils vivent des périodes de stress ou sont en phase d’individuation. C’est malheureusement souvent dans ces moments qu’ils sont les plus « difficiles » à aimer inconditionnellement et à comprendre.
Pourtant, un enfant exprime ses peurs à travers ses comportements, aussi désagréables soient-ils.
En créant un pont de séparation avec notre enfant, nous consolidons le lien qui nous unit et réassurons que nous sommes toujours présents:
-« Je te souhaite une douce nuit. Je suis dans ma chambre ET mon cœur est toujours avec toi. J’ai hâte de manger des crêpes avec toi, demain matin. »
-Dessiner un cœur sur sa main: « Tu es toujours dans mon cœur, peu importe où tu es.»
-Tu vois ces ficelles? Elles nous rappellent que nous sommes toujours ensemble, même lorsque je ne suis pas à côté de toi (mettre de la ficelle reliant votre chambre à la sienne).
-Mettre un chandail imprégné de votre odeur sur sa taie d’oreiller.
-Donner un habit ou objet imprégnés de votre odeur qu’il peut garder sur lui.
Ça vous intéresse?
Veuillez noter que je donne des ateliers ce printemps, à Montréal, sur l’accompagnement d’enfants anxieux et sur les enfants PLUS.
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EXPLORER LES RAISONS DES DÉFIS RELIÉS AU SOMMEIL
Plusieurs raisons poussent un enfant à combattre le sommeil. Il est important d’explorer ces options avant de conclure que votre enfant a le sommeil « léger », ou qu’il a un « problème ».
CORPS: phase de développement / période d’individuation (acquisition de nouvelles compétences comme marcher, parler, lire, écrire, etc.), douleurs physiques (dents, otites, etc), hyper vigilance, hypersensibilité (explorez les réflexes archaïques), sensibilité sensorielle (explorez l’ergothérapie), horaire qui ne suit tout simplement pas son cycle naturel de sommeil, trop de stimuli physique et émotionnel, pas assez de mouvement avant le repos, etc.
COEUR: besoin de proximité avec sa figure d’attachement, réassurance, manque de sécurité émotionnelle (manque de repères), trop de tensions, stress accumulé, traumatisme (in utero, accouchement, à la naissance, séparation abrupte avec sa figure d’attachement, hospitalisation, sevrage abrupt, entraînement au sommeil, parent détaché, etc.), anxiété de séparation, manque de ponts de séparation (attachement) avec les parents, etc.
Mitsiko Miller est coach et mère parfaitement imparfaite de deux maîtres zen.  Avec Projet famille en harmonie, elle accompagne adultes et enfants à vivre leur harmonie. Suivez son blogue.



samedi 5 décembre 2015

La vie dessinée

Très chouette article trouvé sur le site Parents à Parents sur le dessins est ses utilisations.
Chez nous il a souvent une action thérapeutique, façon art-thérapie.
Notre zèbre adore dessiner et s'y exprime beaucoup.
Voici une belle piste de réflexion à partager et à explorer.

La vie dessinée – une autre idée du Mind Mapping® au quotidien

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Par Le mercredi, décembre 02 nd, 2015 no Comments Dans ,
Dessiner sa vie, voilà une initiative qui peut apporter une contribution merveilleuse dans de nombreux domaines : s’exprimer bien sûr, mais aussi dire explicitement, partager, faciliter la séparation, faire la transition, s’organiser, anticiper, structurer, sécuriser, créer des règles et s’y tenir,…. Adèle partage ici la belle expérience qu’elle mène depuis plus d’un an avec ses enfants.
Inviter un enfant à partager sa vie est l’occasion de grandes réorganisations matérielles, relationnelles et professionnelles. On parle souvent de tout ce que notre progéniture nous empêche de faire comme avant. Mais il arrive aussi que nos enfants réamorcent des choses que l’on avait mises de côté. Pour moi, ce fut le dessin.

Le dessin est un fardeau

Le dessin, je l’ai appris en école d’art, après le bac. Des heures à réinterpréter à la main graphie, nature morte, perspective,… Je faisais par devoir mon lot de croquis hebdomadaire obligatoire. Techniquement, ma production était bonne. Mais mon cœur était sans appétit, sans entrain. Je n’arrivais pas à trouver le chemin de la joie, celui qui fait entrer une pratique dans le quotidien.

Le dessin est un cadeau

C’est l‘arrivée de mes enfants qui a réintroduit le dessin à la maison. Et avec beaucoup, beaucoup de joie. C’est en les voyant, en voulant nourrir leurs jeux que j’ai enfin ressenti, au plus profond de moi, que le dessin était un mode d’expression, loin de l’auto-censure et du jugement qui condamne. Le dessin est un pont lancé entre eux et moi, une co-création magnifique qui se construit à partir de rien, la fameuse page blanche. Celle d’où l’on peut tout inventer.

Le dessin est un objet transitionnel

Coloriage Mind Mapping dessiner sa vie Adèle Parents à ParentsC’est mon deuxième fils qui m’a montré que le dessin pouvait être bien plus qu’un simple jeu. A sa rentrée de maternelle, les séparations étaient douloureuses chaque matin.
Nous arrivions le tôt possible pour passer le maximum de temps dans sa classe avant l’heure de départ des parents*. Nous nous installions à une petite table et il nous demandait, à son père ou moi, de lui redessiner les pages de ses livres préférés (voir dessin ci-contre).
Nous nous exécutions. Après notre départ, il passait encore une heure à les colorier, seul, concentré. Le dessin était un instant de pur intensité de présence l’un à l’autre, un véritable don du cœur entre nous. Au fil des semaines, il n’eut plus besoin de colorier le dessin réalisé ensemble avant notre départ. Il nous demandait de rapporter le dessin à la maison. Puis, un jour, il ne nous a plus demandé de dessiner du tout. Il avait, à trois ans, créé son rituel de séparation et de sécurisation.

Le dessin est structurant

Calendrier Mind Mapping dessiner sa vie Adèle Parents à ParentsC’est pendant l’année d’instruction en famille avec mon aîné que le dessin prit une place dans notre vie quotidienne. Pas d’école, pas de programme, pas de contraintes. J’ai eu un peu peur que mon garçon, en pleine construction de ses repères spatio-temporels, soit bousculé par ce manque de cadre.
Je lui ai alors proposé un calendrier (voir dessin ci-contre).
Une feuille A3, des cases et une petite fenêtre aimantée avec son visage qu’il bouge chaque matin. Mon travail était de faire le bilan en dessin et en écriture de la journée passée et de projeter des activités qu’il voulait programmer. Il visualisait ainsi le temps écoulé et celui qui le séparait d’un prochain rendez-vous important pour lui.
Ce rituel dura dix mois, soit 302 jours. Une routine qui l’aida énormément à apaiser ses insécurités, à travailler sa mémoire, et à trouver sa place, tout simplement.

Le dessin est image et son

Arbre à son Mind Mapping dessiner sa vie Adèle Parents à ParentsVint le moment de l’apprentissage de l’écriture et de la lecture pour mon aîné qui avait six ans. Comme il n’était pas scolarisé cette année là, c’était moi la « maîtresse ». Mon petit garçon n’était pas du tout, mais pas du tout intéressé par la question.
Quand je lui demandais : « qu’entends-tu comme son dans le mot maison ? », il n’entendait rien. Gloups ! Comment faire ?
Je me suis dit que si ses oreilles étaient bouchées, il fallait passer par un autre sens.
Les yeux peut-être ? Je me suis alors lancée dans une technique découverte peu auparavant, le Mind Mapping® . Une sorte de cartographie ludique et organisationnelle. Nous nous sommes ainsi adonnés aux « arbres à sons » (voir dessin ci-contre).
Nous partions d’une page blanche. Nous choisissions un son et nous recherchions quel mot le contenait. Il y a le son « on » dans « maison ». Oui mais qui y a-t-il dans une maison en « on » ? Et nous ramifions les branches charpentières. Une chasse aux sons qui cachait une analyse structurelle de la pensée. Un jeu qu’il adorait. Et plus il rigolait, plus il voulait travailler. Alors le soir, c’est moi qui faisait des devoirs en m’entraînant à recopier des dessins humoristiques de livres pour enfant.

Le dessin est garde-fou

Page du jour Mind Mapping enfant s'organiser Parents à Parents AdèleLes vacances avec les enfants c’est super, mais parfois très intense.
Alors après trop de jours de cris et de disputes entre frères, j’ai instauré « la page du jour » (voir dessin ci-contre) : un petit carnet dans lequel je trace des cœurs pour tous les bons moments et des messieurs pas contents pour les périodes plus difficiles.
L’enfant à la mémoire de l’instant et le parent à la mémoire d’éléphant trouvent ainsi un terrain pour harmoniser leurs perceptions de la journée.
Ce petit jeu m’aide à garder du recul et à prendre les problèmes les uns après les autres. Attention bien sûr à ne pas tomber dans la menace, la sanction ou le chantage : « je vais te mettre un monsieur pas content si… ! » Ce n’est pas du tout mon but : cet outil aide à visualiser et donc à relativiser.


Une autre aide, inveNe pas crier pas de bagare Mind mappin enfant Parents à Parents Adèlentée aux dernières vacances : élaborer des règles de vie ensemble, les dessiner et les afficher. C’est mon mari cette fois qui était à bout et qui en a eu l’idée.
Cela a tellement plu aux enfants qu’ils les ont redessinés (voir dessin ci-contre).
Il n’y avait plus besoin, après, de hurler « arrête de crier !! », réflexe parental rarement intelligent mais tellement fréquent. Il suffisait de dire : « Qu’est ce qui est affiché dans la cuisine ? » pour que tout le monde s’apaise !



Le dessin est sécurisant

Mon aîné est touCalendrier Mind Mapping dessiner sa vie Adèle Parents à Parents Peursjours très inquiet de tout. Une séparation pour dormir une nuit chez sa mamie est déjà une épreuve, alors partir seul en classe de mer, c’était presque inenvisageable. Presque… C’était sans compter sur le dessin.
Nous avons donc ressorti nos crayons et travaillé ensemble sur ses peurs. En faisant notre alchimie des outils de la communication relationnelle que je connaissais : écoute active, reformulation, Communication NonViolente, et humour des dessins, nous avons tracé un nouveau Mind Mapping® (voir dessin ci-contre).
Ici, il s’agissait d‘identifier les peurs, de mettre des images dessus, de voir quelles envies masquaient ces peurs et quels leviers pourrions-nous mettre en place pour les transformer.
A six ans, mon fils a fait tout ce travail seul. Moi je n’avais qu’à dessiner et aussi à colorier, bien dans les traits. Cette page, plastifiée, a pris place dans sa valise et a accompagné son voyage. Il a ainsi réussi, à chaque moment de tristesse, en regardant son dessin, à se réapproprier son séjour en classe de mer et à en profiter.
Voilà quelques pistes à explorer pour les parents « chercheurs » que nous sommes. Je pense qu’elle sont innombrables et tellement amusantes. Alors, pour notre bien et celui de nos enfants, amusons-nous !
*Mes enfants sont à l’école Decroly de Saint Mandé, où les parents peuvent rester dans l’école de l’heure de l’ouverture, 8h20, jusqu’à 9h15-9h30 environ.
Illustrations :  Adèle Damoiseau.

L'IEF...ça bouge!


Pendant quelques semaines notre petit zèbre a traversé une zone de turbulences.
Et en tant que praticienne de santé et de bien-être...je dirais que les zones de turbulences sont des manifestations de choses que nous devons entendre et comprendre.

Et pour se faire, notre maitre zen de six ans sait y faire...ne plus rien faire!
Ne plus arriver à ne rien faire puisque les turbulences secouent trop.
Il faut donc accepter que ça n'est pas le moment. 
Il faut donc lâcher pour ne plus lutter contre ses peurs, ses principes et accueillir les émotions/turbulences de son enfant.
Avoir confiance en nous, en lui et savoir que cela va repartir quand ça sera le moment, quand il sera disponible, quand les turbulences seront passées, définitivement passées puisque pleinement entendues et vécues.

Trouver les ressources en soi est indispensable sinon l'enfant le sent et la confiance n'y est pas.

Cette période a été d'une richesse infinie malgré la douleur de voir son enfant "plus" en souffrance, malgré le sentiment parfois de ne pas y arriver, de ne pas être toujours comme on voudrait, d'être fatigués, de manquer parfois de bienveillance parce que ça fait mal...et puis de l'aimer tellement que les ressources reviennent presque d'elles-mêmes et de trouver les clés pour l'aider à passer ce cap.

Ce cap car il est question d'un cap, celui de grandir tellement que ça fait peur!
Peur de cette autonomie nouvelle, peur du changement, peur de perdre ce que l'on a et de ne pas savoir ce que l'on va trouver.
Grandir demande une sacrée confiance que parfois les enfants n'ont pas.

Mais nous adultes l'avons nous cette confiance?
Je pose cette question et je repense au film de Clara Bellar "Être et devenir" car la confiance y est souvent abordée dans ce magnifique documentaire qui parle de liberté.

Et puis il y a cet article plein d'amour lu ce matin dans le Blog "École dynamique" que je ressens fortement tellement il me parle, tellement notre vie est dirigée dans ce sens, dans le sens du cœur, dans le sens de l'ouverture.

Aujourd'hui notre fils a passé cette zone de turbulences et nous avec lui.
Notre confiance en nous, en lui est renforcée.
Notre capacité a nous ouvrir continue de grandir.
Une nouvelle porte s'est ouverte.





Le plus beau cadeau de Noel pour son enfant…



Quelque chose qui m’est venu là… Avec les réunions, les rencontres et les portes ouvertes, nous passons beaucoup de temps (et tant mieux !) à expliquer des choses essentielles de notre philosophie, comme notamment le lâcher prise en tant que parent.
Mais qu’est-ce que lâcher prise, quand on est parent ? Dans le film « Etre et devenir », un papa résume ça en 2 mots : « Trust and wait ».
Moi je mets plutôt ça dans l’autre sens :
« Attendre », pour moi, c’est changer sa notion du temps. Et selon 2 axes :

Axe 1 -> Ne plus se projeter (trop) dans l’avenir et se concentrer sur le présent. Car c’est le seul temps qui existe, le seul temps sur lequel nous pouvons agir, et donc le seul temps qui compte réellement. C’est assez clair si l’on prend la question de l’accès futur aux études, qui revient si souvent : « Comment pourrais-je mettre mon enfant dans votre école s’il n’est pas sûr de pouvoir accéder à 17/18 ans aux études qu’il souhaite ? S’il se retrouve sans notes, sans évaluations, et que toutes les portes lui sont fermées ? ». Oui, je comprends bien (et moi-même je me pose cette question !), mais… on voit ici le problème : à quoi sert de se concentrer sur un futur incertain dont on ne contrôle rien, alors que c’est le développement de notre enfant qui se joue aujourd’hui ? On a tous des gens autour de nous (voir nous-même) qui ont grandi et évolué dans un système qui ne leur convenait pas et qui sont arrivés aux portes des études avec un dossier comprenant des notes, des évaluations, un « sésame » pour l’après. Oui, mais, au prix de quoi ? D’une recherche constante d’eux-mêmes ? D’une grande souffrance intérieure ? D’une ignorance cruelle de ce pour quoi ils sont doués, de ce qu’ils veulent faire de leur vie ? Peut-être aurait-il mieux valu se concentrer, dès en amont, sur un système leur permettant d’apprendre à répondre à toutes ces questions, avant de penser à leur « futur » totalement insondable…

Axe 2 -> Arrêter d’attendre (des résultats, des actions) : laisser le temps juste être. Ne plus être constamment dans l’attente de résultats, dans l’attente de quelque chose. Accepter que concernant l’enfance il n’y a rien de visible dans l’immédiat. Accepter de laisser s’écouler les jours, les semaines, les mois. Ne rien attendre et, en amont, ne rien projeter surtout ! Tout cela c’est très compliqué, en tant que parent. On veut voir, on veut des preuves que notre décision a été la bonne. C’est déjà si compliqué parfois de prendre des décisions, alors en +, on doit en prendre en devant attendre des mois, des années peut-être sans savoir si c’était la bonne ? Pffff…
« Avoir confiance ». En son enfant. En soi. En le temps qui passe. En la vie. Oui, mais c’est quoi, avoir confiance en son enfant ? C’est, à mon sens, le laisser être ce qu’il est, le laisser naviguer, avec bienveillance, vers ce qui l’attire, ce qui le construit. Accepter ses élans tout autant que ses renoncements, même si (surtout si) ça ne correspond pas à ce que nous souhaitions pour lui…
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En cette période de fin d’année où les foyers sentent le sapin et la clémentine (++) et où notre société de consommation atteint son apogée (- -), peut-être pourrait-on revenir vers l’essentiel ? Au milieu de toute cette montagne de cadeaux que nous leur offrons chaque année, notamment en cette fin d’année, cadeaux de + en + électroniques, robotisés, High Tech, connectés… peut-être que le + beau cadeau qu’on pourrait y insérer, qu’on pourrait faire à nos enfants (et à nous-mêmes !) serait de leur offrir notre… CONFIANCE ?